Le respect du bien-être animal (BEA) s’impose désormais comme un critère décisif dans les choix alimentaires du Consom’Acteur. Aujourd’hui, trois quarts des Français attendent « des mesures supplémentaires » en faveur du bien-être des animaux d’élevage. Parce qu’elle s’inscrit à l’intersection de plusieurs champs d’étude, de l’anthropologie à la médecine vétérinaire, la notion de bien-être animale est complexe et peut parfois déstabiliser les professionnels de la restauration qui souhaitent s’engager.
Pour les accompagner, l’association Welfarm a développé la démarche « ETICA ». Pour en parler, d’aucy a eu le plaisir d’échanger avec Marie Waniowski, chargée de mission Campagnes et Plaidoyer chez Welfarm.
ETICA : des outils d’aide à la décision pour des approvisionnements respectueux du bien-être animal
Créée en 2019 par Welfarm, association de protection des animaux de ferme reconnue d’utilité publique, la démarche « ETICA » vient accompagner, outiller et valoriser les acteurs de la restauration collective qui souhaitent intégrer le respect du bien-être animal dans leur activité.
Concrètement, Welfarm propose aux acteurs de la restauration collective des supports d’aide à la décision ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour intégrer le critère BEA dans leurs approvisionnements. « Il peut s’agir par exemple d’une aide à la rédaction des cahiers des charges, de la relecture des appels d’offres, de la pédagogie sur les labels, d’une liste de produits respectueux du bien-être animal établie en toute indépendance… », explique Marie Waniowski. Welfarm met deux outils pratiques à la disposition des collectivités.
#1 Le Vade-Mecum du bien-être animal
Co-élaboré avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) du Pays de la Loire, ce document présente, à titre indicatif, les spécifications et des exemples de référentiels probants qui peuvent être intégrés dans un cahier des charges de marché public.
Ces spécifications portent sur les conditions de vie des animaux d’élevage (accès à l’extérieur, densité, confort pour les déplacements et le couchage…), certaines pratiques d’élevage (respect de la saisonnalité de la reproduction, bannissement du gavage) et, dans une moindre mesure, le transport (durée) et l’abattage (étourdissement).
On y retrouve des « spécifications souhaitées » et des « spécifications fortement recommandées », avec des points de repère réglementaires pour plusieurs familles de produits dont les œufs coquilles, les ovoproduits et les produits contenant des œufs. « Les collectivités peuvent se saisir de ces spécifications en fonction de l’offre disponible sur leur territoire », précise Marie Waniowski. Le Vade-Mecum est disponible en téléchargement ici.
#2 Une synthèse actualisée des labels
Il s’agit d’un tableau qui résume les principaux labels alimentaires, les signes de qualité ainsi que les pratiques requises pour assurer un plus haut degré de bien-être animal en restauration collective. « Cet outil attire également l’attention des collectivités sur les mentions qui ne suffisent pas à garantir le BEA et sur les pratiques non requises mais à privilégier ». L’outil est également disponible en téléchargement ici.
La valorisation des acteurs engagés dans la démarche ETICA
Les acteurs qui s’engagent dans la démarche peuvent rejoindre le réseau ETICA en signant une charte de bonnes pratiques avec des engagements réciproques. « Welfarm s’engage à prendre en considération les contraintes liées à l’offre locale, et les collectivités à privilégier des produits respectueux du BEA et à communiquer avec Welfarm sur l’évolution de leur démarche », complète Marie Waniowski.
Les acteurs signataires bénéficient d’une valorisation sur les différents supports de communication de l’association, notamment sur les réseaux sociaux. Ils sont également sollicités pour des prises de parole à l’occasion de campagnes de sensibilisation autour de la thématique du bien-être animal.
Cocotine : une gamme d’ovoproduits labellisés pour des approvisionnements respectueux du bien-être animal
La charte ETICA intègre le recours aux œufs bio ou de plein air (code 0 et code 1) ou, à défaut, à des œufs issus de poules élevées au sol avec jardins d’hiver (code 2 Mieux-être animal). « On ne peut pas rentrer dans la démarche ETICA avec des œufs en batterie », Marie Waniowski. Cocotine, la marque de produits élaborés d’œufs de la coopérative Eureden, permet aux acteurs de la restauration collective de s’aligner avec la charte ETICA pour ainsi répondre aux attentes des convives et s’aligner avec la loi EGAlim.
Cocotine a pris l’engagement d’arrêter l’élevage des poules en cage (code 3). Pour satisfaire la demande en œufs alternatifs, les producteurs doivent anticiper ce changement de mode d’élevage qui nécessite entre 18 et 24 mois. Pour les accompagner, Cocotine a créé avec ses éleveurs et en concertation avec Welfarm une filière d’œufs issus d’un mode d’élevage alternatif, dit Code 2 « Mieux-être animal », avec un élevage au sol amélioré offrant des conditions de vie plus adaptées aux comportements spécifiques des poules comme l’exploration, le perchage, les bains de poussière et les interactions sociales.
Avec sa gamme d’ovoproduits labellisés (poules au sol Mieux-être animal, Bio et Plein air), Cocotine outille les acteurs de la restauration collective pour des approvisionnements respectueux du bien-être animal. Certains produits de la gamme Plein Air à marque Cocotine sont éligibles Egalim car reconnue par la CNCE au niveau 2 de la certification environnementale des exploitations.
Au-delà des 4 piliers de la certification environnementale des critères de bien être animal et de bonnes pratiques d’élevage ont été intégrés dans la charte Cocotine. Ce sont près de 70 éleveurs de la coopérative Eureden qui fournissent les œufs pour la fabrication de la marque garantissant une traçabilité totale et une maîtrise de la filière.