On les qualifie de véritables « éponges » ! Et c’est peu dire car la maturation du cerveau de l’enfant galope depuis le stade de fœtus jusqu’à l’arrivée au stade de développement adulte au début de la puberté. En cumulant les informations, les connexions inter-neuronales sont multipliées. Tant convoitée, la prise de conscience en l’importance de la lutte antigaspi se joue à l’école. Les enfants se chargeront alors de transporter les bonnes habitudes à la maison.
« L’enfant est conscient des enchevêtrements du gaspillage »
Au-delà des cours classiques répondant aux programmes académiques, certains établissements mieux-disants font preuve de volontarisme pour responsabiliser les 6-12 ans sur les enjeux environnementaux et sociétaux. Poulailler pédagogique à l’école Jean Macé de St Laurent d’Andenay, potager jardin aux écoles maternelles et primaires d’Aspet, atelier cuisine à l’école française de Lausanne… les initiatives capitalisent sur l’empathie de l’enfant pour les sensibiliser. Une étude menée sur les 7-11 ans (fin novembre 2017), présentée aux 16e journées Normandes de Recherches sur la consommation, a démontré que les enfants ont conscience de la notion de gaspillage et de ses enchevêtrements environnementaux, sociétaux et économiques. Le verbatim relaté par l’étude abonde en ce sens : « C’est quand on jette de la nourriture, alors que dans d’autres pays, ils n’ont pas à manger, faut pas gaspiller, ce n’est pas bien » (fillette, 10 ans). « Ça coûte cher la nourriture alors il faut tout manger » (garçon, 10 ans). Les bases sont là, encore faut-il les consolider par une approche interactive les impliquant dans la recherche de solutions, à mille lieues des actions répressives.
Capitaliser sur le continuum école-maison
Pour que les petits mangeurs aient confiance en leur plein potentiel, ils doivent être les témoins fréquents d’actions simples de la vie quotidienne qui, par leur régularité, résorbent le gâchis alimentaire. On va par exemple les impliquer dans la fabrication d’un compost avec des restes végétaux et des coquilles d’œufs finement broyées pour enrichir la terre. On profitera d’un atelier cuisine pour réutiliser les épluchures de légumes en chips de pommes de terre, pesto de fanes de radis ou gaspacho de cosses de petits pois. La symbolique est forte : voir qu’un élément considéré comme un déchet débouche sur une préparation aussi appréciée que les chips concourt à changer leur perception. Cette prise de conscience aura alors de grandes chances de se matérialiser à table, à la maison, car l’enfant devient à son tour un agent de socialisation, volontaire et enthousiaste ! Ses parents, frères-sœurs, grands-parents, vont entrer en interaction, et ainsi être amenés à effectuer, à leur tour, des gestes citoyens, ou tout du moins y être sensibilisés. Le junior éco-club, le suivi de la pousse d’une plante de potager et les circuits en cuisine centrale viendront alors ponctuer l’agenda antigaspi des écoliers.
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