Les seniors français n’échappent pas au fléau de la dénutrition. 4 à 10% des personnes âgées vivant à domicile souffrent d’apports nutritionnels insuffisants. 40% des seniors sont hospitalisés pour des conséquences de dénutrition et la moitié des personnes âgées hospitalisées sont déjà dénutries. Ces chiffres fournis par le Collectif de lutte contre la dénutrition en 2016 mettent les pleins feux sur une problématique de santé majeure. Economique, facile à mâcher et riche en nutriment, l’œuf a un rôle à jouer dans la prévention. Décryptage…
Dénutrition des personnes âgées : la prévention face à la difficulté du diagnostic
L’état des lieux de la dénutrition des seniors français, préoccupant, a poussé de nombreux acteurs de la société civile à créer le Collectif de lutte contre la dénutrition au début de l’année 2016. Il faut dire que le fléau présente un véritable défi car pour lutter contre la dénutrition, encore faut-il la dépister. « Le problème est que cette maladie est souvent silencieuse », précise Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille. Les signes n’apparaissent en effet que lorsque la maladie devient sévère. Face à ce constat, la prévention, « en apportant du soin à l’alimentation au quotidien », reste la meilleure arme. Economique, facile à mâcher et riche en nutriments, l’œuf a un rôle à jouer dans les efforts menés pour prévenir la dénutrition des personnes âgées, notamment dans les EHPAD et les hôpitaux.
L’œuf et les AJR des séniors
La littérature scientifique s’est intéressée au rôle de l’œuf dans l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Une étude menée par le Egg Nutrition Council (ENC) , groupe australien indépendant de professionnels de la santé et d’experts nutritionnistes, conclut que l’œuf « joue un rôle dans la satisfaction des besoins en vitamines et en minéraux chez les seniors de plus de 70 ans ». Ce constat abonde dans le sens d’une étude clinique réalisée par l’Australian Bureau of Statistics et dont les résultats, rendus publics en 2014, mettent en lumière l’importance de l’œuf dans l’équilibre alimentaire des séniors de plus de 70 ans. Voici un tableau de synthèse qui résume les apports d’une ration* d’œuf chez la personne âgée :
Nutriment |
% des AJR pour les +70 ans |
Protéines |
16 à 22% |
Omégas 3 à longue chaine |
71 à 127% |
Sélénium |
59 à 68% |
Vitamine B12 |
33% |
Iode |
29% |
Fer |
21% |
Vitamine A |
27 à 34% |
Folacine (Vitamine B9) |
24% |
Vitamine E |
23 à 34% |
Vitamine D |
5% |
Zinc |
4 à 6% |
Contribution d’une ration* d’œuf aux AJR des personnes âgées (Australian Bureau of Statistics)
L’embonpoint, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie sont des pathologies qui affectent préférentiellement les personnes âgées. Elles constituent par ailleurs des facteurs de risque de maladies chroniques comme le diabète de type 2 et certaines pathologies cardiaques. Selon une étude menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en 2014, les seniors (+60 ans) sont les plus sévèrement touchés par l’obésité (20% des hommes et 18,8% des femmes). La santé oculaire est également concernée. La supplémentation en vitamine A et en zinc, nutriments que l’on retrouve dans l’œuf, réduirait la dégénérescence visuelle chez les personnes âgées**. Des observations cliniques montrent également que les omégas 3 et le sélénium préviennent la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
En conclusion…
Peu cher au regard de sa teneur en nutriments, facile à préparer et surtout à mâcher, l’œuf sous toutes ses formes est l’aliment idéal à inclure dans le régime alimentaire des personnes âgées, bien sûr en dehors de toute contre-indication médicale. Il sera associé au pain, aux céréales à grains entiers, aux fruits et légumes, aux aliments laitiers faibles en gras, à la viande maigre, au poisson et aux graisses insaturées.
* Une ration d’œuf = 2 œufs de 60 g chacun.
** Etude citée par le « Egg Nutrition Council » : https://www.enc.org.au/position-statements/eggs-and-eye-health/