Face à l’agriculture intensive, d’autres systèmes de production se sont développés, en particulier l’agriculture bio ou l’agriculture durable. A quoi correspond cette dernière ? Et, en quoi est-elle intéressante pour la restauration collective ?
L’agriculture durable a vu le jour en 1992, suite à la ratification des accords de la conférence de Rio sur l’environnement. Ses bases sont au nombre de trois : être viable économiquement, favoriser le partage des richesses et le pouvoir de décision et protéger l’environnement. Elle a pour but de valoriser le travail paysan et de réhabiliter l’agriculture avec son territoire, tout en créant un lien plus étroit avec les consommateurs.
Agriculture durable et agriculture bio : une vraie complémentarité
Au-delà de sa volonté de proposer des produits de qualité accessibles au plus grand nombre (que ce soit dans les supermarchés, dans la restauration collective, sur les marchés…), on retiendra surtout que l’agriculture durable (ou agriculture raisonnée dans sa version française) prend vraiment en compte l’environnement ou la santé. Ceux qui la pratiquent ont entrepris des actions à long terme pour économiser les ressources en eau (diminution de la consommation, récupération des eaux de pluie…) ou pour trier les déchets (comme par exemple réutiliser les déchets végétaux pour l’alimentation animale). Certes, ils continuent à utiliser des substances chimiques mais de façon « raisonnée », pour limiter leur impact, c’est-à-dire lorsque c’est nécessaire, avec un matériel et des dosages adaptés. Certains agriculteurs, pour en limiter au maximum les usages, ont mis en place des techniques de piégeage des insectes ou implanté des ruches à proximité des terres agricoles.
Par ces aspects environnementaux, l’agriculture raisonnée peut donc se rapprocher de l’agriculture biologique mais sans en adopter toutes les règles et donc sans pouvoir apposer le sigle ou le nom, utilisant notamment des engrais chimiques alors que c’est, en bio, totalement interdit. C’est, en quelque sorte, un mélange de techniques modernes, voire de pointe, et de savoir-faire traditionnels. Ces deux pratiques ne sont pas en contradiction mais complémentaires. L’agriculture durable est souvent une réponse plus adaptée aux attentes et aux contraintes de la consommation moderne ou de la restauration collective (quantité, qualité, prix, délais d’approvisionnement…). Car à ce jour, la production bio ne suffit pas en volume face à l’expansion de la demande.
Quand l’agriculture responsable conduit à l’alimentation durable
Aller vers une alimentation plus durable, c’est donc contribuer au développement de cette agriculture raisonnée qui répond à la fois aux enjeux environnementaux et à ceux de nos campagnes. C’est assurer la promotion et l’utilisation de produits de qualité. Le steak de bœuf que j’ai acheté provient-il d’un animal nourri au maïs de France ? Où sont produits mes œufs ? D’où proviennent mes légumes ? Qui sont les agriculteurs qui nous approvisionnent ?
En restauration collective, choisir ses fournisseurs influence donc directement les modes de production ! Utiliser des produits cultivés en France ou dans sa région, s’assurer que les légumes sont produits de façon responsable par des agriculteurs qui vivent correctement de leur métier sont autant d’actions visant à assurer à l’agriculture durable sa pérennité et à promouvoir des repas de qualité.
La difficulté de l’alimentation est donc à la fois d’ordre économique, sanitaire ou environnemental. A chacun d’y tenir son rôle, pour le bien-être de tous.
L’agro-écologie est une pratique d’avenir qu’il faut valoriser en favorisant les fournisseurs qui la prônent.