04/02/2021

Agir en faveur du bien-être animal pour satisfaire ses convives

La médiatisation des scandales alimentaires et des conditions d’élevage a considérablement fait évoluer la mentalité des français en matière de bien-être animal au cours des dernières années.

Selon un sondage* réalisé en 2019 par l’ONG CIWF France (Compassion In World Farming) avec l’Ifop :

– 87 % des Français se disent opposés aux élevages d’animaux en cage,

– 85 % sont prêts à manger moins souvent de la viande au profit d’une viande plus chère, issue d’élevages plus respectueux du bien-être animal.

En janvier 2020, un autre sondage** révélait que 81% d’entre eux étaient favorables à l’interdiction de l’élevage intensif.

Et sur le plan européen, les français semblent s’engouffrer derrière leurs voisins d’Europe du Nord puisque 68 %*** d’entre eux seraient d’accord pour dépenser quelques centimes de plus si le produit a pour origine un élevage qui respecte le bien-être animal (+de 80% pour les pays scandinaves) !

 

Bientôt un label en matière de bien-être animal ?

Les 15 et 16 décembre 2020, le Conseil Européen a apporté son soutien à la création d’un label européen en matière de bien-être animal. Les ministres ont soutenu les demandes des consommateurs qui souhaitent que les denrées alimentaires soient produites selon des normes plus strictes en matière de bien-être animal et soient également facilement reconnues. Ils ont insisté sur la nécessité d’aller au-delà des exigences légales actuelles de l’UE en matière de bien-être animal, d’inclure progressivement dans le label toutes les espèces animales tout au long de leur vie (y compris le transport et l’abattage) et d’assurer une interaction harmonieuse avec les labels existants.

En France, dans la feuille de route 2018-2022 issue des États Généraux de l’Alimentation (EGA), le Conseil National de l’Alimentation (CNA) a été chargé de mener une réflexion sur l’expérimentation de l’étiquetage des modes d’élevage des animaux. Cela se traduirait par un étiquetage similaire à ce qui existe déjà pour les œufs, mais pour les autres filières de production animale. Cette expérimentation permettra notamment de définir les conditions de mise en œuvre d’une telle indication pour une meilleure information du consommateur.

L’agro-alimentaire s’engage

En France, la filière œufs est d’ores et déjà très engagée dans cette démarche. Elle a déjà dépassé l’objectif qu’elle s’était fixé, à savoir l’arrêt total de l’élevage en cage. En 2020, une poule pondeuse sur 2 était déjà en élevage alternatif. Ce terme signifie que les œufs proviennent de poules élevées au sol ou en plein air, selon un mode de production biologique ou non. Et en matière de bien-être animal, l’agro-alimentaire prend le sujet très au sérieux. Le groupe coopératif Eureden a par exemple pris des engagements très stricts sur ce sujet pour sa filière œuf:

– en mettant en place des formations bien-être auprès de ses éleveurs,

– en faisant auditer les élevages par des organismes de contrôle extérieurs,

– en suivant le recours aux antibiotiques en vue de leur réduction,

– en s’engageant avec les associations Welfarm et CIWF,

– en lançant un élevage Poules au sol Mieux-être animal avec un cahier des charges qui intègre le bien-être animal (accès à la lumière naturelle, accès à l’extérieur appelé jardin d’hiver et un enrichissement du milieu pour favoriser l’expression du comportement naturel de la poule (explorer, gratter, picorer…)).

Transcrire cette attente sociétale dans les restaurants

Alors quand on est restaurateur, comment informer ses convives des efforts mis en place en matière de bien-être animal ? Plusieurs solutions existent déjà en attendant la mise en place d’un éventuel label :

– en s’approvisionnant auprès des fournisseurs qui garantissent une origine et une traçabilité des produits,

– en augmentant la part des produits affichant un label officiel,

– en communiquant auprès des convives sur l’engagement du restaurant dans une démarche de développement durable.

LOGO-OEUFS DE FRANCE_RVB

Les produits alimentaires pouvant être mis en avant sont nombreux. En privilégiant les origines françaises, valorisées par des labels officiels comme Légumes de France ou Œufs de France, les chefs ont la garantie que ces denrées ont été produites suivant des cahiers des charges stricts. Leur traçabilité est totale, du champ ou de l’élevage à l’assiette, de la semence jusqu’au légume, du poussin à la poule pondeuse et à ses œufs… Quant à leur localité, elle va aussi dans le sens d’une consommation plus responsable. Les viandes et les poissons labellisées (Label Rouge, AB, MSC…) sont aussi des garanties qu’il convient de préciser sur les menus et dans toute communication à l’égard des convives.

Enfin, donner la parole aux producteurs, éleveurs, agriculteurs, dans les restaurants permet aussi de valoriser les activités agricoles les plus vertueuses. En faisant goûter les produits et en expliquant aux convives le travail mené dans les élevages ou dans les champs, comment le produit est transformé, contrôlé et tracé, les restaurants rassurent et jouent pleinement leur rôle en matière d’alimentation responsable. C’est aussi dans ce cadre qu’il est plus facile d’aborder la question du bien-être animal et de communiquer sur les bonnes pratiques mises en œuvre.

CTA- Infographie oeufs alternatifs

 

* Sondage IFOP pour CIWF France – Février 2019

** Sondage IFOP pour 30 millions d’amis – Janvier 2020

*** Étude TNS Opinion – Eurobaromètre pour la Commission Européenne – Mars 2016